Bucurest, Roumanie

Quand a-t-elle rejoint la campagne ? Mai 2022

Qui est impliqué ? Le partenaire principal de notre campagne à Bucarest est l’ONG locale Carusel. La majorité du travail de Carusel consiste en la fourniture de services directs (maraudes, hébergements, douches, centres d’accueil) pour les personnes particulièrement défavorisées. Carusel aide environ 2500 personnes chaque année, notamment des personnes sans abri, des personnes souffrant de tuberculose et de VIH, des travailleurs du sexe et des personnes toxicomanes. L’organisation réalise également des études et un travail de plaidoyer.

Carusel, et des ONG comme Casa Ioana, le Samu Social et d’autres services spécialisés ont des bons liens et travaillent ensemble avec les personnes très vulnérables, des personnes souffrant de problèmes de santé ou de conditions de vie précaires et les personnes vivant dans la rue.

Carusel travaille surtout sur l’aide d’urgence, fournissant des aides, des hébergements et des conseils à des centaines de réfugiés venant d’Ukraine depuis mars 2022.

Quelles sont les actions déjà menées ?    

En Roumanie, la Loi relative au travail social 292 / 2011 fournit la définition juridique du sans-abrisme, qui inclut les personnes dormant dans la rue, sans abri et n’ayant nulle part où aller. Il n’existe pas de statistique officielle récente sur le nombre de personnes sans abri au niveau national et ce n’est que cette année, en 2022, que le gouvernement a commencé à travailler sur la première politique publique nationale ciblant les personnes sans abri. Pour l’instant, les personnes sans abri sont généralement inclues dans un sous-groupe d’autres stratégies nationales, ciblant notamment l’inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et les enfants.

En l’absence de statistiques officielles et de politique publique nationale, les services sociaux locaux d’aide aux sans-abri sont incapables de répondre aux besoins actuels, surtout en hiver. D’autres problèmes impactent les personnes sans abri :

• En Roumanie, les citoyens ont besoin d’une carte d’identité officielle pour accéder à différents services. Cette carte d’identité est liée à votre adresse et est valable dix ans. Étant donné que les sans-abri n’ont pas d’adresse, le gouvernement propose une carte d’identité secondaire d’une année qui mentionne que vous êtes sans abri. Cette mesure est discriminatoire et encourage la citoyenneté de deuxième classe car personne ne vous engagera ou vous louera son logement avec une carte d’identité temporaire.
• La plupart des immeubles sont privés et les salaires sont tellement bas que les personnes en situation de pauvreté ne sont pas en mesure de louer des appartements ou d’acheter certaines choses.
• Ces personnes sont souvent blâmées pour la perte de leur logement et se sentent honteuses.

Quelles sont les prochaines étapes ? Carusel estime que le gouvernement doit respecter les droits juridiques, adopter une nouvelle approche et faire du sans-abrisme une priorité.

Le fait d’avoir rejoint la campagne s’est avéré être une étape importante pour permettre à Carusel de sensibiliser le grand public et les autorités publiques sur la problématique du sans-abrisme et de promouvoir des solutions pérennes. Elle souhaite collecter de meilleures données sur le nombre de personnes sans abri et réaliser un comptage dans la rue. Carusel souhaite maintenant parler du potentiel de la méthodologie du Logement d’abord en vue de lutter contre le sans-abrisme en Roumanie.

Images: Ioana Epure