Quand peut-on parler de « domicile » ?

La World Habitat s’est rendue à Habitat III, la Conférence de l’ONU sur le logement et le développement urbain durable en Équateur en octobre 2016. Comme lors de tout événement de l’ONU, les discussions ont largement porté sur le développement d’un futur plus durable.

À notre stand d’exposition sur les Prix mondiaux de l’Habitat, nous souhaitions discuter avec les milliers de personnes assistant à la conférence. Nous avons dès lors décidé de parler au public, à des professionnels du logement, à des représentants gouvernementaux et à de nombreuses personnes venant des quatre coins du monde. Nous leur avons demandé les éléments qui déterminent un « domicile ».

Il est probablement facile de définir un « logement » comme un espace physique où nous vivons et nous menons nos vies quotidiennes. Bien que les logements se présentent sous différentes formes, leur physicalité est un élément que de nombreuses personnes voient de la même façon.

Toutefois, l’idée d’un « domicile » est beaucoup plus subjective, à laquelle les personnes réagissent différemment.

Les idées partagées par les participants lors d’Habitat III m’ont fait penser à nos lauréats et finalistes des Prix mondiaux de l’Habitat. Ces projets remarquables offrent des solutions de logement et garantissent qu’un domicile est un espace de sécurité et de bonheur.

Ce qui me frappe réellement, c’est que de nombreux finalistes et lauréats de nos prix travaillent dur pour créer de véritables « domiciles » même lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés et problèmes.

Voici cinq de mes réponses préférées à la question « quand peut-on parler de domicile ? » que nous avons posée lors de nos discussions à Habitat III, et à la façon dont ces éléments de réponse sont liés au travail de certains lauréats et finalistes des Prix mondiaux de l’Habitat.

1.  People’s involvement (Implication des personnes)

La plupart des lauréats et finalistes de nos Prix mondiaux de l’Habitat sont concentrés sur les personnes et de nombreux projets placent l’accent sur les autoconstructions et les logements dirigés par les communautés.

Un projet qui se démarque particulièrement pour son implication des personnes et communautés est notre projet finaliste 2014, ‘Les indigènes qui construisent leurs logements’, au Mexique.

Ce projet adopte une approche basée sur les droits en vue d’aider les familles à bas revenus vivant dans trois municipalités rurales. Les communautés sont soutenues pour construire des logements en utilisant des méthodes locales de construction et des méthodes innovantes de financement social qui ont rendu les logements beaucoup plus abordables pour les locaux par rapport aux autres logements locaux.

2. Paz y equidad (Paix et Égalité)

Pour de nombreuses personnes autour du monde, les conflits sont une partie inacceptable de leur vie quotidienne. Un logement loin d’une zone de conflit peut changer la vie de ces personnes, leur permettant de jouir de leur droit à la paix et à l’égalité.

‘Nashira, une chanson d’amour, un projet dirigé par des femmes’, en Colombie, est un projet finaliste des Prix mondiaux de l’Habitat de 2015. Le projet vise à fournir de véritables domiciles à des femmes déplacées par la guerre civile et la violence domestique. Le village fournit 88 logements permanents et abordables, offrant aux femmes concernées une base pour débuter le prochain chapitre positif de leur vie.

3. Re-habilitar (Réhabilitation)

De nombreux projets finalistes et lauréats soutiennent les personnes qui souffrent de différentes formes d’addiction en vue de les réhabiliter et de leur permettre de continuer leur vie dans un environnement plus positif.

Le projet finaliste 2012, ‘Les logements familiaux d’Odyssey’, en Australie, aide des parents, dont des pères célibataires, à se réhabiliter après des problèmes d’addiction à la drogue et à l’alcool, et leur permet de continuer à vivre avec leurs enfants dans une communauté thérapeutique.

4. Local materials (L’utilisation de matériaux locaux)

Pour créer des logements durables, il importe d’utiliser les compétences des locaux et des matériaux locaux. Notre lauréat 2016-17 ‘Un toit, un métier, un marché’ y arrive en utilisant des briques de terre séchées au soleil disponibles localement. La construction de logements de cette façon permet de réduire leur empreinte carbone et de réduire la demande locale de bois qui permet de diminuer la coupe des arbres.

5. Acceptance and welcome (Acceptance)

Un domicile devrait être un espace où vous pouvez être vous-même, où vous pouvez faire ce que vous voulez et où vous vous sentez accepté. Toutefois, pour de nombreuses personnes, le domicile est un espace où prévaut l’oppression.

‘Inclusion sociale et amélioration des conditions de vie des Roms‘, en Serbie, est un projet finaliste des Prix mondiaux de l’Habitat 2014. Ce projet œuvre pour permettre à la communauté rom d’être reconnue par l’état et les institutions municipales en vue de bénéficier de meilleurs logements. Dans un pays où la discrimination à l’encontre des Roms est ancrée dans la vie quotidienne, il s’agit d’un pas important pour fournir des logements sûrs aux populations roms.

Il existe des centaines de projets de logement inspirants aux quatre coins du monde, changeant des milliers de vies et fournissant des logements à de nombreuses personnes. En savoir plus ici.

Le logement est un DROIT, pas une marchandise

L’idée d’un « domicile » est quelque chose qui intéresse particulièrement Leilani Farha, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit au logement convenable.

Sur son site web elle explique :

« Le logement est la pierre angulaire de la vie et du bien-être. Un domicile est bien plus que quatre murs et un toit. C’est un lieu où il est possible de vivre en paix, en sécurité et en dignité. Bien qu’il soit de plus en plus traité comme une marchandise, le logement est un droit humain fondamental. Le droit au logement ne signifie pas que tout le monde a droit à des logements fournis directement par les gouvernements. Il implique que les gouvernements doivent s’assurer que tout un chacun, en particulier les groupes les plus défavorisés, a accès à un logement adéquat. Le logement n’est adéquat que s’il est abordable, s’il possède l’eau potable, des sanitaires, l’électricité et d’autres services basiques, et s’il est proche d’écoles, de services de santé et d’opportunités d’emploi, etc. »

Leilani recherche d’autres témoignages sur la signification d’un domicile et du droit au logement, et vous pouvez partager votre histoire ici.