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Un samedi chaud de septembre, j’ai rejoint 55 personnes déterminées lors d’un événement communautaire à Croydon auquel ont assisté le Maire, le Maire adjoint, le député local, le ministre du Logement Gavin Barwell, des représentants du conseil local, des bénévoles et le personnel d’Evolve Housing and Support, une organisation locale qui recherche des solutions pour les personnes sans domicile.

Malgré cette journée très chaude, mon sang s’est glacé lorsque j’ai entendu les résultats de la semaine d’action organisée dans le cadre de la campagne visant l’élimination du sans-abrisme de rue chronique à Croydon d’ici 2020. Cette semaine d’action s’est déroulée du 30 août au 1er septembre 2016. Plus de 90 bénévoles de la communauté locale ont parlé avec les personnes dormant dans les rues afin de collecter des informations sur ces personnes, sur leurs besoins et sur leurs options d’hébergement. Nombre de ces personnes étaient des jeunes, venant souvent de la région. De nombreux sans-abris souffraient également d’autres problèmes comme des problèmes de santé physique ou mentale.

De nombreuses informations ont maintenant été collectées, et parmi les chiffres entendus lors de cet événement, on retrouve les suivants :

  • 64 personnes qui dormaient dans la rue ont discuté avec les équipes de bénévoles
  • 42 enquêtes ont été complétées
  • 5% des sans-abris avaient plus de 60 ans
  • 7% des sans-abris avaient 18 ans
  • 60% des sans-abris n’avaient pas d’hébergement stable depuis plus de 6 mois
  • 52% affirmaient avoir été agressés alors qu’ils dormaient dans la rue

Ces statistiques pourraient trop facilement masquer les vérités qui se cachent derrière elles, sur les vraies vies des personnes concernées. Mais parfois, les données peuvent réellement nous toucher. Ce qui a été le plus choquant pour moi a été d’entendre que l’équipe de bénévoles avait rencontré une femme de soixante-sept ans, qui n’avait pour domicile que les rues de ce quartier, ainsi qu’une femme enceinte qui n’avait pas de filet de sécurité pour l’enfant auquel elle allait bientôt donner la vie. Deux femmes, une plus vulnérable de par son âge et l’autre de par les demandes supplémentaires du petit être qu’elle abritait dans son ventre, qui dormaient dans les rues de Croydon.

J’ai alors pensé à mon propre lit, doux, grand, sûr, à mes coussins, à ma lampe de chevet, à la petite boisson chaude que je pouvais me préparer facilement. J’ai également soixante-sept ans et malgré ma vie confortable, j’ai également parfois du mal à dormir – les symptômes de la femme âgée qui impliquent que je me réveille avec des craquements dans les jambes et quelques douleurs ici et là. Je dois me secouer et boire une bonne tasse de thé avant de pouvoir commencer ma journée.

Il est incroyablement choquant et dégoûtant qu’à l’heure actuelle, dans ce pays, à une période avec tellement de richesses visibles, avec tellement de logements inoccupés, avec un passé honorable de protection des personnes les plus vulnérables de notre société, une femme de soixante-sept ans doit se farcir la dureté des trottoirs de nos rues comme unique domicile. Aucune intimité, aucune protection, aucun confort, aucune tranquillité. Comment cela est-il possible en 2016 ? Cela démontre bien l’inefficacité de notre système, la destruction de l’état public, la volée en éclats des filets de sécurité censés protéger les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, un système qui était censé garantir au moins la protection des personnes les plus fragiles, à savoir les plus âgées, les plus jeunes et les plus malades.

Le fait de voir que même des bébés qui ne sont pas encore nés ou des personnes qui sont à la fin de leur vie (un moment qui devrait être consacré aux hobbies et à la relaxation) dorment dans la rue devrait suffire à motiver tout un chacun à se révolter. Les associations, les bénévoles, les politiciens, les entreprises et le gouvernement local doivent collaborer d’urgence pour garantir la fin de l’indignation face à l’indécence humaine, pas seulement pour une vieille femme ou une femme enceinte, mais pour toutes les autres personnes qui dorment chaque soir sur les pavés de Croydon.

Lyndall Stein travaille avec la World Habitat sur l’évaluation de la campagne


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