Le projet d’habitat à Indore offre une approche innovante en matière de rénovation urbaine via la mise en réseau des taudis et autres quartiers délabrés de la ville. Le projet a intégré les communautés des taudis dans les systèmes d’infrastructures physiques et dans les réseaux sociaux, sanitaires et économiques de la ville, améliorant sensiblement les conditions de vie de ces quartiers à un coût bien moindre que les approches traditionnelles. La coopération et la participation de la communauté est un élément essentiel de cette approche. Lorsque les travaux de rénovation des infrastructures de ces quartiers sont terminés, les résidents investissent leurs propres ressources pour rénover leurs logements.

La mise en réseau permet d’améliorer des quartiers entiers d’une ville, et non simplement des logements individuels. La base de ce réseau est constituée des réseaux fluviaux de la ville : c’est là que sont situés la plupart des taudis et ils offrent un certain potentiel pour l’installation de services et des améliorations environnementales et esthétiques.

L’expansion des bidonvilles aux quatre coins d’une ville dans un réseau dense permet de développer ou d’améliorer les réseaux de drainage et les égouts pour l’ensemble de la ville. En temps normal, ces travaux seraient impossibles en raison du plan de la ville, des coûts et de la non-disponibilité des terrains. En fournissant les liens manquants entre les bidonvilles, il est possible d’améliorer les réseaux municipaux et d’améliorer les bidonvilles en même temps.

Des travaux permettant de contrôler les inondations, d’améliorer le réseau fluvial et l’environnement peuvent être réalisés à moindre coût. La santé de la population s’est sensiblement améliorée grâce à l’introduction des égouts souterrains et l’approvisionnement en eau potable. Les communautés des bidonvilles sont impliquées dans toutes les étapes du projet.

Indore compte une population de 1.250.000 d’habitants et est une ville importante en matière de fabrication textile et de centre de marketing et de distribution. Vingt-huit pour cent de sa population vit dans des bidonvilles. Les égouts souterrains existants ont été construits en 1936 et ne servent que 5 pour cent des habitants de la ville. Le fleuve emporte les eaux usées des 95 pour cent restants.

Le projet s’articule autour de deux grands axes :

  • Les améliorations des infrastructures physiques des taudis et de la ville.
  • Les travaux de développement communautaire.

Dans un programme séparé, les droits fonciers sont transférés aux habitants des bidonvilles. En profitant du fait que les bidonvilles sont situés près des cours d’eau naturels, il est possible d’introduire un système souterrain d’égouts dans la ville entière, qui rejetait auparavant ses eaux usées dans les cours d’eau

Le projet couvre 183 bidonvilles et bénéficie directement à 39 pour cent des habitants de la ville et indirectement à 35 autres pour cent. L’amélioration de l’environnement profite à tous les habitants de la ville. Les travaux physiques ont été répartis sur quatre ans et les activités de développement communautaire sont coordonnées avec les travaux physiques afin de les réaliser en parallèle.

L’Administration du développement outre-mer du gouvernement britannique est le bailleur principal des travaux de rénovation des bidonvilles de ce projet. Ce financement est considéré comme un financement initial encourageant les contributions des bénéficiaires et d’autres sources de financement, comme des fonds de l’État et des fonds municipaux. Les coûts d’entretien et de fonctionnement seront pris en charge par la municipalité mais seront remboursés par la hausse des recettes fiscales des habitants des bidonvilles.

Des contributions financières sont demandées pour la connexion des logements au réseau principal des égouts. Les travaux de terrassement sont généralement réalisés par les bénéficiaires à leurs propres frais. Les activités sanitaires, pédagogiques et sociales sont dirigées par des bénévoles de la communauté. L’amélioration des infrastructures physiques et de l’environnement encourage les familles à rénover leurs propres logements. Le coût moyen des travaux d’amélioration des infrastructures est de 4.200 roupies, soit 89 dollars par famille, et l’investissement moyen des ménages pour rénover leurs logements est de 5.000 roupies, soit 106 dollars.

Partenariat

Gouvernement local, secteur privé, bailleur, communauté locale