Description du projet
Un séisme dévastateur d’une magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter a frappé l’état de Gujarat en Inde en janvier 2001, engendrant 20.000 morts et des millions de sans-abris. La région la plus touchée fut celle de Kutch. Il s’agit d’une région chaude et aride avec des hameaux répartis sur plusieurs zones reculées dans le désert. Les maisons traditionnelles y sont circulaires, construites avec des briques d’adobe et un toit de chaume conique, et sont agrémentées d’argile et d’un effet miroir. L’art, la culture et l’architecture se combinent en symbiose. Chaque logement est composé de deux ou trois bhungas (logements circulaires) sur un grand socle. Les jeunes ont abandonné ces logements en faveur de maisons rectilignes en pierre ou béton. Après le séisme, on a constaté que les maisons circulaires étaient toujours debout alors que les maisons rectilignes avaient été complètement détruites. De nombreux villages et hameaux ont été détruits par le passage du séisme. Gandhi Nu Gam en faisait partie.
La Vastu-Shilpa Foundation (VSF) pour les études et recherches en conception environnementale s’est engagée à s’impliquer dans les processus de réhabilitation de treize villages détruits par le séisme, dont Gandhi Nu Gam.
Les locaux ont été impliqués tout au long du processus de planification. Ce processus incluait la reconnaissance des quartiers existants et une discussion des besoins, aspirations et exigences des locaux. Des plans ont ensuite été élaborés et proposés à la communauté locale. Le feedback de la communauté permettait de modifier les plans jusqu’au moment où tous les résidents étaient satisfaits.
La VSF a installé un bureau dans le village pendant la durée du projet en vue de mieux comprendre le mode de vie du village et de gagner la confiance des locaux. Des enquêtes ont été menées pour déterminer les conditions existantes, et un plan du site a été développé sur la base des schémas traditionnels autour d’espaces ouverts.
Des formations, des outils et d’autres facilités ont été fournis pour encourager la restauration des opportunités locales de génération de revenus après la destruction des infrastructures par le séisme. Des améliorations ont été introduites au système agricole en vue de garantir une meilleure production agricole.
Tous les matériaux utilisés lors des constructions sont locaux. Les briques d’abode sont construites à partir de la terre locale séchée au soleil. Les fenêtres et portes sont construites sur place en utilisant le bois local. La conception et la production des briques d’abode se sont inspirées des orientations du gouvernement sur les technologiques appropriées.
Le coût total pour les 455 maisons, le centre communautaire, les infrastructures, le centre de santé et les écoles était de 630.000 dollars. Le coût de chaque logement était de 740 dollars, dont 20 pour cent étaient pris en charge par les résidents sous la forme de terres, de main-d’œuvre et de matériaux. Différents partenaires ont été impliqués dans le financement du projet. En plus de Manav Sadhna et du GMDC, des fonds ont également été fournis par le Council for Advancement of People’s Action and Rural Technology (CAPART) et le Rejuvenate India Movement (un conseil collaboratif de plusieurs ONG impliquées dans le développement rural) qui fournit des formations pour les travailleurs dans les villages.
Aspects innovants
- Développement participatif
- Continuité de la tradition et introduction de changements
- Développement durable (environnemental et social)
- Développement intégré – fourniture d’une infrastructure et d’opportunités de génération de revenus
- Utilisation de technologies appropriées dans une zone menacée par les séismes
Quel est son impact sur l’environnement ?
Les maisons sont construites en utilisant des matériaux locaux et des technologies appropriées. Les sources d’approvisionnement d’eau sont améliorées grâce à des barrages et des bassins de collecte d’eau. Le projet prévoit également un éclairage à énergie solaire. Les eaux résiduaires des sanitaires et les déchets décomposés des latrines sont utilisés pour améliorer les cultures de légumes. Des arbres sont plantés dans et en dehors de la région en vue de créer des zones vertes et promouvoir la durabilité environnementale.
Viabilité financière
Plusieurs opportunités économiques ont été développées. Celles-ci incluent un centre artisanal communautaire, une banque de matériaux de construction, un commerce de détail, des centres de soins animaliers, etc. La construction de barrages permet de prolonger la saison agricole et de disposer d’eau salubre pendant plus longtemps. Des techniques agricoles alternatives ont été introduites via un programme de sensibilisation et d’éducation. La fourniture de matériaux de construction est devenue une source d’emploi. Des facilités et outils ont été fournis aux artisans afin de faciliter leur travail, et des formations ont été fournies aux locaux. D’autres formations ont été fournies sur la conception de produits et le marketing. La fourniture d’eau et de sanitaires a permis de réduire le temps consacré aux tâches quotidiennes par les femmes, leur permettant de disposer de davantage de temps pour des activités créatives et productives.
Quel est son impact social ?
L’ensemble du projet se base sur le processus participatif avec l’implication de tous les villageois dans la conception et la planification de leur nouveau village. Les résidents ont été impliqués dans toutes les décisions clés comme le choix du site de relocation et le type de logement. Deux mosquées et des temples ont été rénovés/reconstruits par les locaux de leur propre initiative. On a constaté une plus grande coopération entre personnes de croyances différentes.
D’autres signes démontrent que le statut des femmes s’améliore. Celles-ci deviennent des partenaires actifs dans la base économique de la famille grâce à leurs compétences artisanales. Étant donné qu’elles représentent la principale rentrée d’argent du ménage, leur estime de soi, leur dignité et leur statut ont été renforcés.
Transfert
L’approche de planification participative et le processus de développement holistique ont été adoptés dans onze autres villages de la région avec l’implication de différentes ONG.
Partenariat
ONG, communauté locale