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Jo Richardson est Professeur de logement et de recherche sociale et Directeur du Centre de recherche comparative sur le logement à l’Université De Montfort, à Leicester.

Le sans-abrisme est en hausse aux quatre coins du Royaume-Uni et la ville de Leicester n’est pas épargnée. Les données démontrent une hausse année après année du sans-abrisme de rue. Le rapport du Bureau national d’audit (2017) a fait référence aux statistiques du Département national de la Communauté et du Gouvernement local (DCLG) qui démontrent que : ‘Le nombre de sans-abri était supérieur à 4.000 en automne 2016, alors que ce nombre était de moins de 1.800 en automne 2010[1]. Toutefois, des organisations comme Shelter affirment que ce nombre ne reflète pas la réalité actuelle. Dans un rapport publié le 8 novembre 2017, l’organisation a estimé à 307.000 le nombre de personnes qui dormaient dans la rue ou dans des logements précaires au Royaume-Uni. Selon cette étude, cela représente une personne sur 200 [2].

Dans leur rapport 2016 envoyé au DCLG, le conseil municipal de Leicester a estimé qu’il y avait 36 personnes dormant dans la rue. Il n’y avait pas eu de vrai comptage ou de vraie enquête dans la ville depuis plus d’une décennie. Des associations dirigées par Action Homeless, des organismes publics et des collègues de la Montfort University (DMU) se sont rassemblés et ont décidé qu’il était temps de prendre des mesures différentes. Ils ont ainsi décidé d’être à l’avant-garde des villes européennes qui participaient à la Campagne européenne de World Habitat sur l’élimination du sans-abrisme de rue.

La semaine de connexion de Leicester s’est déroulée du 6 au 11 novembre. Quelques 93 personnes sans domicile ont été abordées à Leicester dans le cadre de cette semaine. Un événement clé de cette semaine était l’enquête de rue réalisée la nuit du 7 novembre, où plus de 80 étudiants de la DMU ont été impliqués et où 31 personnes sans domicile ont été interrogées. La majorité (95%) des personnes sans domicile interrogées présentaient des scores de vulnérabilité moyens ou élevés. Les sans-abri de Leicester sont confrontés à des problèmes de santé multiples et complexes, et les cas les plus graves impliquent des problèmes de santé physique, de santé mentale et de toxicomanie. Quarante pour cent (40%) des répondants ont répondu que leur sans-abrisme était la conséquence d’un épisode ou d’une expérience traumatisante. Le sentiment général oscillait entre « aspiration » et « espoir » avec aucun lien clair entre les niveaux d’espoir, l’âge ou la durée du sans-abrisme.

Le sans-abrisme est une problématique complexe et nécessite une réponse globale. L’approche et la méthodologie de la campagne durant la « semaine de connexion » semblent être efficaces et motivent les différents partenaires à s’impliquer davantage. Les sans-abri qui répondaient aux questions recevaient un lit et un repas chaud s’ils le souhaitaient, mais des solutions à plus long terme sont nécessaires pour les personnes qui passent sans cesse de la rue à des centres d’hébergement et vice-versa.

Les partenariats sont essentiels pour le bon développement de la campagne de Leicester. La DMU est au cœur du travail à Leicester et ses étudiants ont été engagés dans des formations, le comptage, la collecte de données et l’événement communautaire organisé la semaine suivant l’enquête. Des alliés importants dans le secteur du logement social sont essentiels pour promouvoir les changements nécessaires. Chan Kataria, directeur d’emh homes, a affirmé dans son blog pour Inside Housing qu’il était nécessaire d’éliminer le sans-abrisme de rue, et de ne pas se contenter de le gérer. Le Logement d’abord est une approche qui permet de faire avancer les choses, en fournissant des logements sûrs et en fournissant un accompagnement aux personnes concernées. À Leicester, emh participe à la campagne et testera une approche de logement d’abord pour certains de ses logements. D’autres villes proposent différentes innovations, comme Manchester qui prévoit d’utiliser des obligations à impact social en vue de lever les fonds nécessaires pour loger les sans-abri.

La dynamique de changement qui a été développée dans la ville dans le cadre de la Campagne européenne sur l’élimination du sans-abrisme de rue est encourageante, mais elle permettra surtout d’encourager les prochaines étapes qui devront être prises par les organismes, les associations et tous les membres de la communauté de Leicester. Nous n’aurions pas pu y arriver sans l’aide des étudiants bénévoles de la DMU et, avec leur aide ainsi que celle d’autres partenaires, il sera possible d’éliminer le sans-abrisme de rue à Leicester.

En savoir plus sur la campagne de Leicester et sur le rapport www.dmu.ac.uk/ESHLeics et sur twitter ici.

Suivez Jo sur Twitter @socialhousing.

[1] https://www.nao.org.uk/wp-content/uploads/2017/09/Homelessness.pdf pg 5

[2] https://www.theguardian.com/society/2017/nov/08/one-in-every-200-people-in-uk-are-homeless-according-to-shelter


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