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Pavol Sabela (à gauche sur la photo) de Stopa Slovensko nous parle de son travail dans le domaine du sans-abrisme à Bratislava, en Slovaquie. La ville a récemment rejoint la campagne européenne sur l’élimination du sans-abrisme de rue.

Pouvez-vous me parler un peu de votre travail à Bratislava ?

Je suis un travailleur social et mon organisation se concentre sur le travail dans la rue et sur l’organisation d’activités permettant de mieux intégrer les sans-abri dans la société. Pour les personnes qui dorment dans la rue depuis longtemps, nous disposons d’un programme spécial qui les forme pour leur permettre de trouver un emploi. Nous essayons de faire en sorte que ces personnes ne soient ni stigmatisées ni exclues. Nous leur proposons par exemple de faire de bénévolat dans le jardinage urbain au sein de la communauté. Nous voyons toutes les personnes avec lesquelles nous travaillons comme des personnes avec des sentiments et des souhaits pour l’avenir, et nous espérons pouvoir les aider à aller de l’avant.

Un de nos prochains objectifs est de trouver un appartement permettant à des personnes d’emménager directement après avoir vécu dans la rue. Cette option n’existe pas dans notre ville actuellement.

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles les personnes deviennent sans domicile à Bratislava ?

La plupart des personnes avec lesquelles nous travaillons sont des hommes âgés entre 35 et 45 ans. Nombre d’entre eux se retrouvent à la rue à cause de ruptures. Nous avons également des usagers qui ont passé leur enfance dans des orphelinats et des personnes qui sont au chômage depuis longtemps Si nous travaillons avec des personnes qui vivent dans la rue depuis peu (moins de 3 mois), nous pouvons généralement les aider assez rapidement et assez efficacement.

Pouvez-vous nous en dire plus que les personnes avec lesquelles vous travaillez ?

Ces personnes peuvent être divisées en quatre catégories :

  • Les personnes sans domicile depuis longtemps pour différentes raisons
  • Les personnes qui sont venues pour trouver du travail, en vain, et qui ont trop honte pour rentre chez elles
  • Les travailleurs saisonniers
  • Quelques migrants de pays voisins

Quels sont les principaux obstacles pour éliminer le sans-abrisme à Bratislava ?

Un problème majeur est le manque de discussions constructives entre les dirigeants des ONG concernant les mesures possibles pour éliminer le sans-abrisme de rue. Le logement d’abord est un objectif à long terme pour nous aider à mettre un terme au sans-abrisme mais cette idée est pour l’instant assez peu populaire à cause de la pénurie de logements pour d’autres groupes comme les jeunes familles et les étudiants. Nous devons trouver des solutions pour promouvoir le logement d’abord auprès du public. Notre système de logement doit également être amélioré si nous souhaitons intégrer le logement d’abord parmi les solutions.

Que faut-il changer selon vous ?

Il importe de placer l’accent sur la prévention. Nous avons également besoin de davantage de types d’hébergement, qu’il s’agisse d’hébergements d’urgence pour tous ou d’appartements pour sortir les sans-abri de la rue. Je pense que nous infantilisons trop les personnes dans la rue et qu’il convient de renforcer leurs capacités pour leur permettre de reprendre le contrôle de leur vie avec notre aide.

Comment avez-vous convaincu le conseil municipal de s’impliquer dans la campagne ?

Le conseil municipal a revu son monde de pensée depuis quelques années et veut maintenant lutter contre le sans-abrisme de façon moins bureaucratique. Il veut dès lors redéfinir son plan de lutte contre le sans-abrisme et veut pour ce faire s’inspirer des politiques mises en œuvre dans d’autres pays. C’est la première fois que le département des services sociaux est impliqué dans une campagne internationale de cette façon et ils soutiennent complètement les six principes de la campagne.

Pourquoi pensez-vous que la Campagne européenne sur l’élimination du sans-abrisme de rue est différente des autres campagnes ?

Dans cette campagne, les villes participantes s’entraident en partageant leurs idées et leurs compétences. Ensemble, nous sommes plus à même de pouvoir lutter contre ce problème sans devoir passer par des institutions formelles comme l’UE. J’ai l’impression que nous pouvons réellement partager nos connaissances pour aller de l’avant.

Vous pouvez suivre le travail de Stopa Slovensko sur leur page Facebook.


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