Description du projet

Pour de nombreuses femmes pauvres vivant dans des quartiers informels en Inde, le domicile est non seulement un logement mais également un lieu de travail. Les logements des quartiers informels indiens sont allongés, construits en rangées les uns contre les autres. Cela implique qu’il n’y a pas de lumière naturelle ou de ventilation de trois côtés. Même en milieu de journée, la partie arrière de la maison reste sombre et les températures intérieures sont très élevées. La plupart des résidents résolvent ce problème avec des ampoules et des ventilateurs. Toutefois, l’électricité est coûteuse et les appareils électriques génèrent leur propre chaleur. Ce problème est reconnu par la Mahila Housing Trust, une organisation non-gouvernementale qui fait partie de l’association des femmes indépendantes, un mouvement qui a émergé de l’Association du Travail textile, un syndicat créé par Mahatma Ghandi en 1918.

La Mahila Housing Trust travaille pour mobiliser ses membres. L’organisation aide les communautés à s’organiser, en travaillant sur le terrain et en soutenant le dialogue pour influencer les politiques publiques. Son objectif est d’améliorer les logements et l’environnement de vie pour améliorer les conditions de vie et de travail des femmes. Cela inclut des projets visant à améliorer l’eau et les installations sanitaires, construire des routes, construire des logements sociaux et améliorer la sécurité d’occupation. L’organisation travaille dans des régions rurales et urbaines de l’Inde, du Népal et du Bangladesh, en se concentrant surtout sur les régions peu aidées par le gouvernement ou les ONG.

« Ujasiyu », une innovation développée par la Mahila Housing Trust pour améliorer les conditions de travail pour les femmes indépendantes en Inde, est une petite lucarne qui peut être placée sur le toit, permettant au logement de profiter de la lumière du jour et d’une ventilation naturelle dans des quartiers informels. Cette lucarne est faite de fibre de verre et s’adapte à la forme de l’acier ondulé, dont pratiquement tous les toits sont composés. Cette petite lucarne est faite à partir de matière plastique translucide. Cela empêche tout éblouissement et diffuse la lumière pour lui permettre d’éclairer toute la pièce et ne pas juste diffuser un rayon de lumière. Le plastique est moulu dans une bosse avec une ouverture en dessous pour permettre à l’air de circuler. Une gaze est posée sur le trou pour empêcher l’entrée des insectes et d’autres animaux. Les résidents achètent ces dispositifs grâce à des prêts à faible taux d’intérêt proposés tant par la Mahila Housing Trust que par la SEWA Bank (banque coopérative spécialisée dans les crédits abordables pour les femmes autonomes à bas revenus). De nombreuses familles peuvent rembourser ces emprunts en moins d’un an, grâce à leurs économies réalisées via ces lucarnes. Ces dispositifs ont été introduits dans l’état de Gujarat (Ouest de l’Inde) et sont actuellement mis en œuvre à différentes échelles dans les états de Karnataka, Madhya Pradesh, Odisha, Jharkhand, Delhi et Rajasthan.

Dans le cadre de ce projet, l’organisation a collaboré avec Yatin Pandya, un architecte indien qui dirige Footprints E.A.R.T.H, une société de consultance en architecture et environnement. Il a fourni une aide technique pour le développement du projet. La Solar Energy and Light Company (SELCO), une entreprise sociale indienne travaillant sur des solutions en matière d’énergie solaire, a également fourni une aide technique et a apporté ses connaissances dans le secteur.

Ujasiyu se concentre sur les ménages vulnérables où les femmes vivent et travaillent au noir. Les femmes qui bénéficient de ces dispositifs effectuent des petits travaux comme la broderie et le roulage de bidis (sorte de cigarette). Le meilleur éclairage et la meilleure ventilation leur permettent de travailler plus confortablement chez elles (augmentant leur productivité). Les enfants peuvent également passer davantage de temps à la maison pour faire leurs devoirs. La meilleure ventilation permet de diminuer les problèmes de santé comme les problèmes de respiration et l’asthme. Des économies sont également réalisées au niveau de l’électricité grâce à l’usage de la lumière naturelle. Ce projet est communautaire et les ménages contribuent au développement de nouveaux produits en les testant pour fournir leur feedback. La sensibilisation du public sur l’efficacité énergétique et les avantages des maisons ventilées a été renforcée grâce au partage des expériences par les bénéficiaires avec l’ensemble de la communauté. Dans le cadre du travail global de la Mahila Housing Trust, Ujasiyu est promue auprès des résidents avec d’autres solutions qui réduisent la consommation d’énergie, comme des ampoules économiques et des poêles à pétrole plus écologiques.

Pour l’instant, la Mahila Housing Trust et la SEWA Bank ont aidé  :

  • 635 ménages à améliorer leur ventilation grâce à l’installation de lucarnes  ;
  • 18.050 ménages à réduire leurs coûts d’éclairage grâce à l’installation de luminaires écologiques  ;
  • 2.647 ménages à améliorer leurs équipements de cuisine grâce à l’installation de fours de cuisson écologiques.

Objectifs

Le principal objectif du projet est de fournir un éclairage naturel et une ventilation naturelle dans les logements sombres et précaires des quartiers informels dans les régions urbaines de l’Inde.

Ses objectifs sont de :

  • Garantir la participation de la communauté dans la conception des adaptations.
  • Concevoir, fabriquer et poser des lucarnes (choisies par les communautés comme étant l’option la plus efficace) pour l’éclairage et la ventilation des habitations.
  • Permettre aux ménages des quartiers informels d’accéder à des prêts abordables via une banque coopérative.
  • Sensibiliser les résidents des quartiers informels sur l’efficacité énergétique et les améliorations des logements.

Un objectif à long terme du programme est de transférer le projet dans un maximum de communautés en Inde en vue de permettre à davantage de ménages de bénéficier de ces dispositifs.

Contexte

Les femmes représentent 28 pour cent de la population active en Inde[1]. Parmi les femmes qui travaillent, environ 93 pour cent vivent dans des quartiers informels, gagnant leur vie grâce à leurs petits travaux ou à leurs petites entreprises[2]. La nature de leur emploi leur complique l’accès à une aide « officielle » de l’État ou à des services financiers comme des crédits et des pensions. L’Association des travailleuses indépendantes a été créée en tant que syndicat, obtenant la reconnaissance du gouvernement en 1972. Depuis sa création, l’association s’est développée en mouvement visant à améliorer la vie de ses membres en les encourageant à travailler ensemble pour se battre pour des choses comme la protection des travailleurs et la rémunération équitable, et développer des solutions pour améliorer les conditions de vie. L’Association des femmes indépendantes a créé différentes filiales pour atteindre ses objectifs[3]. On retrouve notamment la SEWA Bank, une banque coopérative qui utilise les contributions de ses membres pour proposer des crédits aux femmes indépendantes, et la Mahila Housing Trust, une organisation créée pour améliorer le logement et les conditions de vie des femmes pauvres dans les quartiers informels. Ces deux organisations sont les principaux partenaires du projet Ujasiyu sur l’implication de la communauté.

La nécessité de développer ces interventions dans les quartiers informels résulte de la croissance démographique rapide dans les villes indiennes. La plupart des villes rencontrent des difficultés pour faire face à cette croissance, et nombre de personnes n’ont pas accès à des infrastructures basiques comme des logements, des moyens de transport et des services. Près de la moitié de la population des régions urbaines de l’Inde habite dans des quartiers informels. Les logements sont souvent très petits et construits avec des matériaux temporaires. Le manque de lumière naturelle et d’air rend ces logements sombres, précaires et étouffants. Cela affecte la santé mentale et physique des résidents, ainsi que leur capacité à réaliser leurs tâches quotidiennes dans leurs logements. Même en pleine journée, de nombreuses familles sont obligées d’utiliser de la lumière artificielle, et la mauvaise ventilation implique que des ventilateurs sont indispensables, engendrant des factures élevées d’électricité. Ces problèmes sont particulièrement négatifs pour les femmes qui restent plus souvent à la maison que les hommes pendant la journée. Ce projet a été développé en tant que centre d’innovation pour les personnes en situation de pauvreté, une initiative de la Mahila Housing Trust et de la SEWA Bank pour trouver des solutions simples permettant d’améliorer la qualité de vie dans les communautés où leurs membres vivent et travaillent.

[1] Organisation internationale du travail, 2016

[2] Association des travailleuses indépendantes, http://www.sewa.org/

[3] http://www.sewa.org/Sister_Organization.asp

Principales caractéristiques

Ujasiyu a été développé en tant que centre d’innovation pour les personnes en situation de pauvreté, où des adaptations pour améliorer l’éclairage et la ventilation sont testées et sélectionnées par la communauté.

La lucarne a été sélectionnée en tant que meilleure solution après le test de cinq prototypes différents qui ont été développés grâce aux connaissances locales et qui ont été installés dans les logements des premiers volontaires. Ces prototypes étaient les suivants  :

  1. Le soulèvement de la tôle de toiture : permettant de soulever la toiture pour laisser entrer l’air dans le bâtiment.
  2. Fenêtre coulissante : Couper le toit sur environ 60 centimètres et intégrer une fenêtre coulissante pour la ventilation.
  3. Verrière carrée : Introduire une verrière carrée (de 30 centimètres dans le toit)
  4. Lucarne : Ajouter une lucarne d’environ 30 à 60 centimètres de haut, en coupant une petite partie du toit.
  5. Insertion d’une bouteille en plastique : Couper le toit de l’équivalent du diamètre de la bouteille en plastique. Grâce à l’insertion de la bouteille, la lumière du soleil illumine le plastique ce qui permet d’éclairer les espaces intérieurs.

Après le succès de la lucarne sur la base du feedback des volontaires, cette adaptation a été sélectionnée pour être produite en masse. Lors de la phase pilote, ces lucarnes ont été fournies gratuitement et les économies d’électricité ont été suivies pendant trois mois pour comprendre les économies.

La principale motivation derrière le projet Ujasiyu est de transformer les logements en espaces confortables où les femmes peuvent effectuer plus facilement leur travail à domicile. Pour les femmes dans les quartiers informels, cela est essentiel pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille et acquérir un peu d’indépendance financière au sein du domicile. Un environnement de travail plus confortable est non seulement plus sain et plus confortable mais permet également d’améliorer la productivité. Outre les économies sur les factures d’électricité, cette adaptation permet d’augmenter les revenus des résidents. Elle profite également à l’ensemble de la famille dans la mesure où les enfants peuvent étudier chez eux, ce qui améliore leur apprentissage.

Une culture d’économies d’énergie et d’amélioration des logements a été développée dans le cadre du projet en vue de faire participer la communauté locale dans les discussions sur la possibilité d’améliorer les logements et de participer directement dans ce processus.

Le projet est une collaboration entre  :

  • Mahila Housing Trust – Partenaire initial pour développer le projet (avec la SEWA Bank). Elle a travaillé avec des communautés pour développer les lucarnes. Elle a également octroyé des petits crédits.
  • Footprints E.A.R.T.H – L’architecte Yatin Pandya a fourni une aide technique gratuite pour le projet.
  • Mahila SEWA Sahakari Bank – La banque a fourni des prêts aux ménages bénéficiaires qui souhaitaient participer au projet.
  • Solar Energy and Light Company (SELCO) – Cette société a réalisé des enquêtes pour définir les économies d’énergie qui sont réalisées grâce à ces interventions, et a apporté ses connaissances dans le secteur.

Quel est son impact ?

Premièrement, le projet garantit que les familles vivent dans des logements plus sains avec un accès à la lumière naturelle et à l’air naturel, améliorant la santé physique et mentale des résidents. En plus de fournir des logements plus sains, le projet a permis aux familles d’économiser entre 30 et 50 pour cent sur leurs factures énergétiques grâce à la réduction de l’utilisation des luminaires pendant la journée. Ces économies permettent aux familles de dépenser cet argent dans d’autres domaines comme l’éducation, ou d’économiser un peu d’argent pour leurs pensions. Les nouveaux logements plus sains permettent à de nombreuses femmes de travailler de la maison, ce qui améliore l’efficacité de leurs activités et engendre des revenus supplémentaires. Les adaptations créent également des meilleurs environnements d’étude pour les enfants dans les logements. Le projet Ujasiyu a également un impact environnemental positif grâce à la réduction de l’utilisation d’énergie.

Le projet Ujasiyu est un produit qui est encore en cours de développement. Des lucarnes sont actuellement installées dans 635 logements et le projet se concentre actuellement sur la résolution des problèmes liés aux différentes entre les différents types de bâtiments. Le travail global de la Mahila Housing Trust pour prmouvoir les économies d’énergie a permis à plus de 17.000 ménages dans des quartiers informels de sept états de bénéficier de ces solutions (le nombre total d’installations est de 21.332). Grâce à une large gamme d’options et de crédits abordables, les ménages peuvent choisir d’installer un seul dispositif même s’ils ne peuvent pas se permettre d’installer les trois dispositifs (cuisine, éclairage et ventilation) en même temps. Actuellement, environ 20 pour cent des familles bénéficient de plus d’un dispositif. Le projet travaille sur la réduction de ses coûts afin de permettre à davantage de ménages de bénéficier de ces dispositifs.

Si le projet n’a pas directement engendré de changements politiques, il a permis de modifier le comportement des résidents, leur permettant de faire valoir leur droit à un logement confortable. Il a également permis de sensibiliser la communauté sur les économies d’énergie et sur l’utilisation de simples dispositifs pour créer des logements plus sains.

Comment est-il financé ?

Les coûts initiaux ont été couvert par des bailleurs internationaux. La Mahila Housing Trust a travaillé avec la SEWA Bank pour développer des relations avec les bénéficiaires. Cela inclut la création du centre d’innovation pour les personnes en situation de pauvreté, où le projet a été développé et où des enquêtes sociales ont été réalisées pour comprendre les besoins des locaux. Une aide technique a également été offerte gratuitement par l’architecte Yatin Pandya via son cabinet, Footprints E.A.R.T.H. Lorsqu’une famille s’implique dans le projet, elle doit financer elle-même les travaux. Elle peut le faire en contractant des emprunts auprès de la SEWA Bank. Les dispositifs de ventilation coûtent 5.000 roupies par famille (environ 80 dollars). Les versements mensuels et les taux d’intérêt sont abordables, conformément aux principes de la banque coopérative.

Le fait que les améliorations garantissent des économies de 30 à 50 pour cent sur les factures mensuelles d’électricité implique que les familles peuvent réaliser des économies et rembourser rapidement leurs crédits, souvent en moins d’un an. Les dispositifs de ventilation sont produits localement pour réduire au maximum les coûts. Ils sont maintenant vendus sous une société privée appelée MHT Awaas SEWA Private Limited qui a été enregistrée par la Mahila Housing Trust en 2013.

Aspects innovants

Ce projet est innovant à trois égards : le produit même ; la façon dont il a été développé ; et l’accent sur les femmes.

La lucarne est la principale innovation de ce projet. Bien qu’il existe d’autres projets (comme le projet lauréat des Prix mondiaux de l’Habitat 2015 – Un litre de lumière) qui résolvent le problème des maisons mal éclairées dans les quartiers informels, la lucarne développée dans le cadre de ce projet répond spécifiquement aux besoins des logements en Inde et offre une ventilation ainsi qu’une lumière naturelle.

Les améliorations des logements ont été développées via un centre d’innovation communautaire. Le projet a été mis en œuvre après des discussions avec les résidents afin de définir leurs besoins. D’autres approches peuvent se concentrer sur la sortie des personnes des logements inadéquats dans les quartiers informels, au lieu d’essayer de rendre les logements plus vivables dans leur communauté. Le projet Ujasiyu permet aux résidents de rester dans leur communauté, rendant cette innovation plus sensible.

L’accent sur les femmes dans les quartiers informels est un autre facteur innovant. L’amélioration des logements, le principal lieu de travail de nombreuses femmes, leur permet de générer davantage de revenus. Grâce à l’amélioration des conditions dans les logements et grâce à l’augmentation du confort tout au long du jour et de la nuit, les femmes peuvent plus facilement contrôler le type et la quantité de travail qu’elles effectuent. L’accent sur les femmes qui travaillent dans l’économie informelle dans des quartiers informels est également innovant. La collaboration avec la SEWA Bank implique que les familles peuvent accéder à des crédits abordables et ne pas être criblées de dettes à cause de prêts contractés auprès de prêteurs non réglementés, ni être exclues du système de prêt à cause de l’absence de garantie.

Quel est son impact sur l’environnement ?

Le projet travaille pour améliorer les logements existants au lieu de construire des nouveaux logements, ce qui permet d’économiser de l’énergie et de réduire l’utilisation de matériaux.

Le projet réduit la quantité d’énergie utilisée dans les logements et réduit dès lors leur impact environnemental. Les adaptations spécifiques ont eu des impacts spécifiques sur l’environnement. Les résidents qui ont installé des lucarnes ont affirmé avoir réduit leur consommation d’énergie de 50 pour cent.

L’utilisation de matériaux locaux réduit également l’empreinte carbone du projet.

Viabilité financière

Initialement, les adaptations du projet (améliorations de la cuisine, de l’éclairage et de la ventilation) étaient subventionnées. Lorsque l’efficacité des dispositifs a été démontrée, le projet s’est transformé en entreprise sociale. Les familles qui souhaitent installer un ou plusieurs dispositifs doivent trouver leurs propres fonds. Des prêts à faibles taux d’intérêt sont proposés aux ménages intéressés par la SEWA Bank. Les coûts sont payables en versements mensuels et sont remboursés en un an. Les économies réalisées sur les factures énergétiques génèrent suffisamment d’économies pour couvrir les remboursements. Lorsque les remboursements sont terminés, les avantages pour les ménages se poursuivent à long terme, leur permettant d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.

Malgré les économies potentielles, le coût des versements limite l’accès de certaines des familles les plus pauvres aux produits proposés par le projet. Des mesures sont actuellement développées pour réduire les coûts en vue de de proposer l’approche à davantage de ménages.

Quel est son impact social ?

Le travail de la Mahila Housing Trust permet aux femmes de faire valoir leur droit à un logement confortable et sain. Leur implication dans le développement du projet et dans les discussions relatives aux améliorations implique que les femmes sont des partenaires du projet et non uniquement de simples bénéficiaires.

Les lucarnes Ujasiyu améliorent la qualité de l’air dans les logements qui sont dès lors plus frais, qui ne sont plus remplis de fumée (la fumée peut être évacuée via la lucarne de ventilation) et qui sont naturellement éclairés. Cela réduit les impacts négatifs sur la santé comme les problèmes respiratoires, et améliore la santé mentale des résidents qui vivent dans des espaces moins précaires. Des familles entières peuvent passer plus de temps dans leur logement pour travailler ou pour profiter de leur temps libre.

Pour les femmes qui travaillent à domicile, l’amélioration de l’éclairage et de la ventilation et la réduction de la fumée provenant des fours de cuisson améliorent leur productivité et augmentent leurs revenus. Les familles qui bénéficient du projet disposent de davantage de revenus pour économiser et payer différentes choses comme l’éducation de leurs enfants.

Obstacles

Le principal défi pour le projet jusqu’à présent est le fait que les différences au niveau des constructions locales et des règlements municipaux impliquaient que chaque ville et chaque état nécessitait des rideaux de différentes tailles pour correspondre aux lucarnes. Par exemple, dans la ville de Surat dans l’état de Gujarat, les logements nécessitaient des rideaux beaucoup plus grands. Ceux-ci devaient être développés à moindre coût pour maintenir l’accessibilité financière pour les familles dans le besoin. Dans certains logements, une bouteille en plastique usagée a été intégrée dans les toits en vue de diffuser la lumière du soleil et éclairer l’intérieur des logements. Cette solution était moins efficace que les lucarnes mais était utilisée lorsqu’il n’était pas possible d’installer de lucarne.

Dans certains états, la production et l’installation des lucarnes ont été ralenties à cause de la hausse des coûts de fabrication. Cela devrait être réglé si le projet développe son propre centre de fabrication.

Un autre obstacle a été de promouvoir les dispositifs et de convaincre les résidents de l’efficacité de ceux-ci, en vue de les pousser à contracter des emprunts pour payer les dispositifs. Les résidents n’avaient pas l’habitude que l’on leur demande leur avis dans des projets comme celui-ci. Le projet est actuellement promu via le bouche-à-oreille et via une communication constante entre les concepteurs du projet et la population locale.

Leçons retenues

Lorsque le projet a été mis en œuvre dans des états qui diffèrent au niveau de leur contexte physique, les dispositifs de ventilation ont été largement adaptés pour répondre au contexte local. La recherche de fabricants locaux pouvant fabriquer les produits de façon peu coûteuse s’est avérée être compliquée dans certaines villes. Pour surmonter cet obstacle, le projet veut créer des centres de fabrication. Ce nouveau projet est en phase de planification. Le projet Ujasiyu espère également diversifier les produits qu’il propose en vue de fournir une large gamme de solutions pratiques pour améliorer la ventilation et l’éclairage naturel.

Évaluation

Le projet n’a pas encore été évalué officiellement mais les produits proposés sont considérés comme une innovation positive par les bénéficiaires.

Reconnaissance

Le projet a accueilli différents visiteurs internationaux dont des représentants de la Bill & Melinda Gates Foundation, la Misereor Foundation, la Care Foundation (Dhaka), la Millennium Alliance et la FICCI, la Womanity Foundation et la Rockefeller Foundation.

Transfert

Le travail de la Mahila Housing Trust pour améliorer les conditions de travail dans les logements via la réduction des coûts d’énergie est passé de l’amélioration de 140 logements lors de la phase pilote à 21.332 poses de dispositifs d’éclairage, de cuisine et de ventilation dans sept états de l’Inde : Gujarat, Delhi, Madhya Pradesh, Karnataka, Odisha, Rajasthan et Jharkhand.

Le travail sur le transfert et l’étendue du projet Ujasiyu continue de se développer, et a inspiré d’autres projets de la Mahila Housing Trust visant à produire des toitures modulaires composées de papier et de coques de noix de coco pour des quartiers informels. En 2016, cette innovation a remporté l’Urban Labs Innovation Challenge: Delhi, un prix organisé par l’Université de Chicago et le gouvernement de Delhi, pour récompenser sa capacité à diminuer les températures intérieures, améliorant les conditions de vie des résidents. Le projet a pour l’instant été mis en œuvre dans trois quartiers informels de Delhi autour de nouvelles innovations durables telles que des ampoules solaires et des systèmes solaires de refroidissement.